Les pierres et les briques sont des éléments précis. Leurs dimensions sont exactes, ou peuvent être calibrées en fonction des besoins.

Les arbres et les arbustes, au contraire, sont désordonnés. Ils sont imprévisibles. Leurs branches poussent là où elles veulent. Leurs racines rampent lentement sous terre. Leurs feuilles mortes et leurs fruits, une fois tombés, sont une corvée à nettoyer. Une tempête, et l’arbre peut s’abattre sur votre toit.

Depuis bien longtemps, les architectes auraient ainsi privilégié les pierres et les briques aux arbres, à moins que ces derniers ne soient morts et transformés en poutres ou en planches. L’architecture et les arbres n’ont jamais été à proprement parler les meilleurs amis du monde.

« Arboretum. L’arbre comme architecture » entend démontrer que cette vision est peut-être un peu trop simpliste et qu’en réalité, depuis des siècles, les architectes ont considéré les arbres comme des éléments fondamentaux de leur projets. Qu’ils soient déjà présents sur le site ou imaginés pour de futures plantations, les arbres ont été considérés avec égards dans les réalisations des architectes, et traités comme une composante déterminante dans la recherche de certains effets : produire de l'ombre, offrir leurs frondaisons à la vue depuis une fenêtre, créer une impression de monumentalité, façonner un paysage urbain ou devenir des symboles.

Cette exposition n'est qu'un minuscule fragment d'une collection infinie et exaltante d'exemples issus de différentes époques et géographies. C’est une forêt abstraite de cas identifiés, parfois construits, parfois simplement rêvés. Un arbre ou sept mille : le public est invité à s’aventurer dans ce bois, à s’y perdre, et à découvrir tout ce qui devient subitement possible si l’on considère les arbres comme architecture et inversement.

Contact : wenwencai@arcenreve.eu